Au nom du nom, Les surfaces sensibles du graffiti
La signature est signe d’authenticité, anonyme elle fait autoportrait. Mais le graffiti surgit pour disparaitre, il n’en reste que des traces et des plaies, pour voler les maux d’Henri Michaux. L’ultra visible se conjugue avec l’indicible, l’absence, la croyance et la plainte – alors le médium photographique traverse le graffiti depuis le secret de l’ère argentique à celle des algorithmes numériques, car le graffiti est aussi un réseau d’images et de mythologies aux surfaces sensibles. Réunissant une quarantaine d’artistes internationaux, Au nom du nom rallie et relie des visions du désordre pour déployer une imagerie du trouble. Photographie documentaire, d’ambiance, d’action, archive intime, souvenir cramé, oublié, photographie picturale, photographie policière : l’exposition étire une pensée en négatif du graffiti envisagé comme révélateur de ce que la vi(ll)e remue.